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Ouvrir un restaurant : la check-list électrique indispensable avant l’inspection sanitaire

Quand on pense “inspection sanitaire”, on imagine d’abord la température des frigos ou la propreté des plans de travail.

Pourquoi l’électricité est passée au peigne fin

Quand on pense “inspection sanitaire”, on imagine d’abord la température des frigos ou la propreté des plans de travail. Pourtant, l’agent de la DDETSPP (anciennement DDPP) parcourt aussi la partie électrique : une installation défaillante peut faire perdre toute une chambre froide, empêcher l’extraction de fumées grasses ou, pire, provoquer un incendie dans un lieu recevant du public.

En clair, l’électricité n’est pas une simple formalité : c’est la fondation silencieuse qui garantit la qualité des aliments, la sécurité de vos équipes et le confort de vos clients. Montrer que tout est propre, repéré et sécurisé crée dès les premières minutes un climat de confiance avec l’inspecteur.

Un tableau électrique clair et dimensionné pour la restauration

Première étape : ouvrez votre local technique et posez un regard critique sur le tableau. Les disjoncteurs sont-ils alignés ? Les étiquettes sont-elles lisibles ? Le couvercle ferme-t-il correctement ? Un tableau qui inspire confiance ne doit dégager ni odeur suspecte ni chaleur anormale.

Ensuite, interrogez-vous sur la puissance disponible. Additionnez, même de façon simplifiée, la puissance de vos appareils : fours, plaques, cellules de refroidissement, vitrines, lave-vaisselle, climatisation. Ajoutez environ 20 % de marge : cela absorbera les pointes du service et permettra d’ajouter, un jour, un appareil sans tout refaire. Si vos besoins dépassent l’abonnement actuel, anticipez la démarche auprès de votre fournisseur ; mieux vaut régler ce point avant l’arrivée de l’inspecteur.

Enfin, veillez à l’accessibilité. Un carton de serviettes ou un seau de produits ménagers posé devant le tableau est un motif de remarque fréquent. L’espace doit rester libre : en cas de coupure d’urgence, il faut pouvoir atteindre le disjoncteur en quelques secondes.

Le froid : circuits séparés pour protéger votre stock

Dans un restaurant, la chaîne du froid est sacrée : une panne de quelques heures peut détruire des centaines d’euros de matières premières. Pour éviter ce scénario, chaque gros équipement de froid – chambres, armoires positives ou négatives, vitrines à desserts – mérite son propre disjoncteur.

Pourquoi ? Si un moteur de congélateur se bloque et fait sauter son fusible, la chambre froide continuera de tourner. L’inspecteur regarde donc si vos frigos sont branchés sur des prises marquées “FROID” ou, mieux, raccordés directement au tableau.

Pensez aussi à installer un thermomètre connecté : il vous envoie une alerte SMS si la température monte au-delà d’un seuil. Lors de la visite, vous pourrez montrer à l’agent que vous recevez une notification dès que le froid menace de lâcher – un signal très positif de maîtrise des risques.

Cuisson et extraction : rester en sécurité même à plein régime

Dans la zone chaude, la puissance électrique se transforme en calories, en vapeur et parfois en projections d’huile. Pour l’inspecteur, trois points importent :

  1. Chaque appareil de cuisson – four, friteuse, plancha, salamandre – dispose d’un interrupteur bien visible, facile à atteindre en cas de départ de flammes.
  2. La hotte est raccordée de façon fixe ; pas de fiche enfichée dans une prise multiprise. Elle démarre sans ronflement inquiétant, signe que le moteur tourne librement.
  3. L’extincteur adapté (CO₂ ou poudre) se trouve à moins de cinq mètres de la plaque. L’agent vérifie souvent la date de révision : un macaron à jour évite toute discussion.

Si votre four est si puissant qu’il exige une ligne spécifique plus un sectionneur, ne jouez pas avec les rallonges : faites poser un câble adapté. Un fil qui chauffe ou qui pend attire l’œil de l’inspecteur comme un phare dans la nuit.

Éclairer correctement la cuisine, la salle et les issues de secours

Un plan de travail mal éclairé augmente le risque de couper la mauvaise étiquette ou de nettoyer imparfaitement. Sans mesurer précisément les lux, l’agent doit ressentir une lumière franche et homogène. Optez pour des tubes LED ou des dalles étanches – la consommation baisse et l’éclairage grimpe.

Côté salle, l’ambiance peut être tamisée, mais la circulation (couloirs, escaliers) reste lumineuse. Les blocs de secours, ces petites lampes qui s’allument si le courant se coupe, sont souvent oubliés : appuyez une fois par mois sur le bouton test ; si la lampe ne s’allume pas, remplacez la batterie. Mieux vaut le découvrir vous-même que lors de la visite.

Zones humides : prises étanches et bonne ventilation

La plonge rassemble eau chaude, vapeur et éclaboussures de produit vaisselle. Dans ce coin, les prises ordinaires vieillissent vite. Privilégiez des prises étanches (le couvercle ferme avec un joint).

Quant à la ventilation, le meilleur test est simple : approchez une feuille A4 de la hotte ou de la grille d’extraction ; si elle reste plaquée sans que vous forciez, le débit est suffisant. Sans ventilation, la condensation et la moisissure reviennent en quelques semaines, et l’inspecteur s’en apercevra immédiatement.

Les documents à présenter le jour J

  • Plan de votre tableau : même un croquis soigné à la main vaut mieux que rien.
  • Justificatif de conformité : le certificat Consuel si l’installation est neuve ou entièrement refaite.
  • Dernier rapport de contrôle : obligatoire dans les établissements recevant du public ; il prouve que l’installation a été vérifiée par un organisme indépendant.
  • Fiche d’entretien de la hotte (dégraissage trimestriel) et des extincteurs (révision annuelle).
  • Carnet frigos : dates de relevés de températures, changement de joints, interventions SAV.

Présenter calmement ce classeur réduit la durée du contrôle : l’agent trouve les informations sans chercher, et vous passez pour un professionnel organisé.

Conclusion : cinq étapes pour ouvrir l’esprit tranquille

  1. Un tableau rangé, étiqueté et dimensionné.
  2. Des circuits séparés : froid, cuisson, éclairage, sécurité.
  3. Une zone chaude où la hotte, les interrupteurs et l’extincteur sont opérationnels.
  4. Un éclairage qui permet de travailler proprement et d’évacuer en cas de coupure.
  5. Un dossier technique prêt à être feuilleté.

Ces points, simples mais essentiels, épargnent des sueurs froides lors de l’inspection. Besoin d’un coup de main ? Les équipes PRIMOWATT vérifient, mettent aux normes et préparent votre dossier en quelques jours. Vous pourrez alors vous concentrer sur l’ouverture… et sur votre futur menu.

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